Une Amazonie plurielle au Musée des Confluences (Lyon)

Le Musée des Confluences a eu la bonne idée d’ajouter un s au titre de son exposition sur l’Amazonie, pour témoigner de la diversité de ses paysages, de ses peuples, pour insister aussi sur la diversité d’approches que propose l’exposition.

Réalisée après des campagnes de rencontres, de photographie, et de recherche d’objets sur place, Amazonies est le fruit d’un important dialogue avec des peuples isolés de la forêt amazonienne : les peuples ashaninka, mebêngôkre (kayapo), wayana et apalaï, qui évoquent leurs traditions, leurs croyances, leurs langues, leur situation dans le passé et aujourd’hui, à travers images fixes, vidéos, enregistrements sonores et par des objets.

L’exposition s’installe dans un très agréable équilibre entre une ethnologie d’aujourd’hui, à l’écoute des peuples rencontrés, et une approche plus plastique des objets de création : statuaire, masque, tatouage, vannerie, textiles et costumes, art de la plume, musique… La faune et la flore ne sont pas oubliées.

Les dures réalités amazoniennes d’aujourd’hui, celle de la déforestation, de la globalisation, de l’acculturation ne sont pas occultées et forment un beau chapitre interrogatif sur « être amérindien aujourd’hui ». Plus en retrait, l’exposition porte aussi une intéressante interrogation sur le sens que peuvent avoir des musées pour ces peuples, lieux d’une conservation – relativement garantie – d’un patrimoine fragilisé et de transmission pour les générations à venir.

Denis Bruckmann

Amazonies, Musée des Confluences, Lyon, jusqu’au 8 février 2026. Pas de catalogue.

Quelques images qui ne rendent compte que de la partie la plus matérielle de l’exposition…

Masque de singe hurleur, peuple mebêngokré

Séance de peinture tatouage sur une petite fille, vidéo, (peuple non relevé)

Hotte de portage, aux complexes motifs géométriques, peuples wayana et apalaï. Les motifs des vanneries font référence à l’environnement et aux récits mythiques.

Figure féminine, terre cuite, peuple iny karaja

Coiffe Manteau, peuples wayana et apalaï. Cette coiffe permet à celui qui la porte d’entrer en communion avec le cosmos.

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